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Auteur: Guillaume Passot - Lecture de 2 mins
La situation sans précédent liée à la COVID‑19 constitue non seulement une crise sanitaire, mais également une crise qui a une incidence forte sur le modèle économique, industriel et commercial des entreprises de l’agro-alimentaire.
Au début de la pandémie, les entreprises du secteur agro-alimentaire devaient avant tout réagir et s’ajuster aux enjeux immédiats en tentant de limiter les risques liés à la santé et à la sécurité et à leur activité, leur trésorerie et leur rentabilité. Il en allait, essentiellement, de leur survie.
Aujourd’hui, il est temps pour elles de se préparer à la phase suivante et de s’adapter à une nouvelle réalité pour réaligner leurs activités et leurs stratégies sur ce qui est devenu ou deviendra les prochaines pratiques exemplaires dans le secteur de l’alimentation. Plus de traçabilité, de transparence et de flexibilité, amélioration des conditions de travail pour les opérateurs, digitalisation et optimisation des outils de production font partie de ces nouveaux enjeux.
La période de sortie de crise est l’opportunité de faire la différence comme rarement auparavant.
Les lignes vont bouger et ceux qui feront les bons choix, qui bougeront vite et qui seront dans une logique d’anticipation peuvent prendre une longueur d’avance (bien plus que dans une période de régime établi). Pour cela il faut anticiper et ne pas gérer en séquence.
C’est en étant à l’écoute des consommateurs et de leurs collaborateurs que les entreprises de ce secteur pourront identifier les tendances qui se dessinent et réagir rapidement.
La santé est devenue la valeur première qui guide toutes les décisions et le consommateur est devenue sensible au « safe-retail » pour limiter les risques bien au-delà de la dimension sanitaire basique.
Il est essentiel d’instaurer la confiance en répondant aux besoins des clients, en sécurisant les conditions de travail pour les collaborateurs et en prenant des engagements forts pour la société.
La recherche de sens et de la responsabilité des marques jouera un rôle très important dans les choix futurs des consommateurs.
La crise a profondément modifié les habitudes de consommation et le e-commerce et le digital en sont les grands gagnants.
La crise a été un facteur d’accélération pour l’e-commerce. Il a constitué un amortisseur de la crise pour les entreprises du commerce qui ont utilisé internet comme un relais des magasins.
Pour le consommateur, le numérique est apparu comme l’alternative à privilégier apportant sécurité et accessibilité et la période de confinement a bel et bien transformé les habitudes de consommation des Français.
Cette modification des comportements d’achat implique aux entreprises de remettre à plat leur supply chain (sécurisation des approvisionnements, refonte des process de production et de distribution, …).
Ce changement doit se traduire par une
redéfinition des modèle de distribution pour développer de nouveaux partenariats et de nouveaux canaux de distribution (market place, vente en ligne, drive,…) et favoriser les circuits courts en s’affranchissant des intermédiaires. Un des facteurs clés de succès sera de développer les interactions entre les différents canaux physique / digital en mettant en place une stratégie omnicanal.
Cette réflexion autour des flux à l’achat et à la vente devra pour autant être confrontée à la règlementation et aux impacts en terme de taxes et de droit de douane pour avoir une approche globale des coûts.
Les acteurs doivent être proactif et anticiper les besoins des consommateurs pour s’adapter en mode agile dans un environnement mouvant. Pour ce faire, la collecte de données et l’utilisation du big data leur permettront d’avoir une meilleure connaissance de leurs clients et de leur besoin client et avoir relation plus personnelle.
Les contraintes de distanciation sociale et les gestes barrière augmentent les coûts et baissent la productivité des équipes opérationnelles par l’obligation de revoir les modes opératoires et la mise en œuvre d’une nouvelle organisation du travail pour intégrer les contraintes de distanciation sociale et les gestes barrière.
Mettre en place une démarche lean pour améliorer l’efficacité opérationnelle et recréer une dynamique de la performance auprès des équipes permet par exemple de réduire les coûts et les stocks ou d’accélérer les flux en période de forte saisonnalité.
Pour limiter leur dépendance et favoriser la rapidité au changement, les entreprises devront également accroitre leur capacité de réaction et adapter leur modèles supply-chain en fonction des marchés et des catégories de produits, les rendant plus complexes à gérer mais plus agiles.
La production basée sur la demande (manufacturing to order) et non plus sur le stock permet d’améliorer le BFR (Besoin en Fonds de Roulement) la gestion du stock mais nécessite de capter le plus en amont possible les signaux de la demande et d’être en mesure de réagir rapidement pour ne pas dégrader la qualité de service.
Il apparait donc essentiel de mettre en place un tour de contrôle pour capter les évènements en temps réel et d’avoir recours à l’intelligence artificielle pour analyser les informations et accélérer les prises de décision.
Pour réduire les coûts et augmenter l’efficacité, un des enjeux sera également de limiter les intermédiaires et de raccourcir les flux entre le producteur et le consommateur (ce qui renforcera également l’image écologique et sociale).
Enfin l’automatisation et la robotisation des process et des opérations est une tendance forte pour accroitre la performance opérationnelle et aider à répondre aux enjeux propres à la gestion logistique, au transport, à la vente au détail et à la livraison. Certes, les investissements en vue d’améliorer l’efficacité des processus comportent des coûts initiaux, mais le ROI de ces investissements est beaucoup plus attractif avec les nouvelles règles sanitaires et la capacité de s’ajuster en fonction notamment de l’évolution rapide de la demande et des pénuries de main-d’œuvre dans un horizon temporel imprévisible pourrait se révéler très précieuse.
La reconnaissance du secteur agroalimentaire comme stratégique pour la compétitivité de notre économie, lui permet d’être éligible à l’enveloppe destinée au soutien à l’investissement des secteurs industriels jugés stratégiques dans le cadre du plan de relance annoncé par le gouvernement.
Le choix du gouvernement de donner une priorité forte aux transitions écologique et numérique (au travers d’une mobilisation de 30 milliards d’euros) devrait permettre aux entreprises de l’alimentation d’accélérer la modernisation de leur process de fabrication, d’augmenter leurs investissements pour répondre aux exigences environnementales, au service d’une alimentation de qualité, plus sûre, plus durable, et accessible à tous.
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